Si vous vous dites que vous n'arriverez à boucler un pareil budget, vous êtes dans la norme. Même en trouvant des financements relativement conséquents, il y a des chances que le compte n'y soit pas.
C'est là qu'interviennent les mises en participation.
La mise en participation consiste à renoncer à une partie de sa rémunération. C'est souvent sur les droits d'auteur et la part producteur qu'on l'applique.
Pourquoi ne pas tout simplement baisser ces montants ?
Parce qu'on espère, tout de même, que votre film sera un succès !
Si vous baissez le montant de la rémunération, votre budget global baissera, certes. Mais en cas de succès du film, auteurs et producteurs ne pourront pas récupérer le montant consenti.
La mise en participation, c'est en quelque sorte investir dans le film avec l'argent qu'on est sensé recevoir en le faisant.
Le concept est encore un peu brumeux?
Prenons un exemple: imaginons que le producteur s'octroie 10.000€ de rémunération. Il y a 8.000€ de budget à combler. Il décide donc de "se payer" effectivement 2.000€, le reste étant en participation. Si le film rembourse ses frais à hauteur du budget ou plus, il récupèrera les 8.000€ au titre d'investissement dans le film.
Soyons réalistes
Maintenant, on l'a vu précédemment, à moins de faire un film à vidée purement commerciale - ce qui ne sera sans doute pas le cas dans les projets qui nous occupent - la mise en participation permet souvent juste d'équilibrer le budget. Ne comptez pas trop récupérer les sommes mises en jeu.
Malgré cela, noter votre participation tel quel dans le budget permet de donner une vision claire de l'engagement de chacun.e dans le projet, ainsi que de montrer à vos partenaires financiers l'investissement que vous mettez également dans le film.
Rappelons-nous ce que nous avons déjà vu plusieurs fois au long de ce cours: le budget est aussi une photographie du chantier qu'est votre film. Il est important que tout s'y retrouve : travail, dépenses, investissements.
On l'a vu, faire un budget est un travail d'équilibriste. Être économe, juste, tout en restant réaliste, c'est parfois trouver la quadrature du cercle. D'autant que c'est aussi le budget qui donnera le "la" de la suite des opérations. Mal préparé, il rendra la tâche impossible à la direction de production. Trop généreux, il sera impossible à financer. S'il ne reprend pas clairement la participation de chacun.e, il peut donner libre cours à l'interprétation, puis aux conflits.